Accueil A la une Tunisie: Comment la politique commerciale de Trump affecte-t-elle l’économie nationale ?

Tunisie: Comment la politique commerciale de Trump affecte-t-elle l’économie nationale ?

Les répercussions de la nouvelle politique commerciale américaine sur l’économie tunisienne devraient rester indirectes, a assuré Amine Ben Ayed, président de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), lors d’un webinaire organisé par ce think tank sur le thème “L’impact des récentes politiques commerciales américaines sur l’économie tunisienne”.
Selon lui, ces répercussions seront principalement liées aux fluctuations des prix du pétrole, aux variations du taux de change du dollar, ainsi qu’à l’évolution des relations commerciales entre les États-Unis et les partenaires économiques de la Tunisie, en particulier les pays européens.
Amine Ben Ayed a souligné l’absence de conséquences directes sur l’économie nationale, rappelant que la Tunisie ne maintient pas de relations économiques particulièrement étroites avec les États-Unis. En effet, les exportations et importations tunisiennes vers les États-Unis restent faibles.
“En matière d’aide au développement, l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) n’a investi que 350 millions de dollars en Tunisie depuis 2011, un montant relativement modeste”, a ajouté Ben Ayed.
Selon lui, la Tunisie serait principalement affectée par l’évolution des prix du pétrole et du taux de change du dollar, mais elle a, jusqu’à présent, su tirer profit de ces fluctuations. En effet, depuis l’entrée en fonction de Donald Trump et l’annonce de sa nouvelle politique commerciale et tarifaire, le prix du baril de pétrole a chuté sous la barre des 70 dollars, contre 80 dollars mi-janvier.
“Cette baisse est bénéfique pour la Tunisie, qui dépend fortement des importations d’énergie et pourra ainsi réduire sa facture énergétique”, a estimé Ben Ayed. Il a rappelé que le budget de l’État pour 2025 a été élaboré sur la base d’une hypothèse d’un prix du baril de pétrole Brent à 74 dollars. Par ailleurs, la chute du dollar face à l’euro représente également une opportunité pour la Tunisie, car elle pourrait réduire les coûts d’importation des matières premières, notamment les produits énergétiques et les céréales.
Cependant, Ben Ayed a également précisé que si ces nouvelles mesures tarifaires affectent les pays européens, la Tunisie pourrait être impactée indirectement, car ces derniers sont ses principaux partenaires commerciaux.

Les États-Unis accordent une place privilégiée à la Tunisie

Quant à la question de savoir comment les États-Unis perçoivent la Tunisie, les participants au webinaire ont unanimement souligné que la puissance économique mondiale accorde au pays une place “privilégiée”, bien qu’il ne dispose pas d’un poids économique majeur. Cela est dû à son positionnement géographique stratégique en Méditerranée, au carrefour de deux grands producteurs de pétrole et de gaz.
Pour Hédi Zaouchi, enseignant universitaire et formateur à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), les États-Unis considèrent la Tunisie comme un “catalyseur” dans la région, bénéficiant d’un “statut préférentiel historique”. Selon lui, les États-Unis ne peuvent établir de partenariats avec des pays comme l’Algérie, notamment dans le secteur énergétique, sans passer par la Tunisie en tant que “catalyseur”.
Évoquant la nomination de Bill Bazzi, par l’administration Trump, en tant que nouvel ambassadeur des États-Unis en Tunisie, les participants ont salué cette décision, la qualifiant de “bénéfique” pour la Tunisie. “Bill Bazzi, d’origine libanaise, ayant travaillé pour Boeing et Ford, représente une opportunité pour attirer des investissements américains en Tunisie”, a déclaré Ben Ayed.
En conclusion, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de diversifier les partenariats économiques afin de faire face aux tensions économiques mondiales et aux évolutions de la politique commerciale américaine. Ils ont souligné l’importance d’activer la diplomatie économique et de restaurer la confiance des investisseurs étrangers.

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